C’est quoi un papa militaire ? : note de l’Adefdromil

La lettre ouverte à Madame le Ministre de la Défense sous le titre « c’est quoi un Papa Militaire ? » ne manquera pas de susciter des réactions plus ou moins passionnées. Certains diront, « quand elles se sont mariées, elles savaient ! » ou « la famille ne fait pas partie du paquetage » et d’autres « celles ou ceux qui ne sont pas contents n’ont qu’à retourner dans le civil ou divorcer.»

Ceux ou celles qui tiennent ce genre de propos sont très souvent des hypocrites qui veulent se donner bonne conscience. Ils ou elles n’en pensent pas moins.

Ceci dit, la loi n° 2005-270 du 24 mars 2005 portant statut général des militaires est là pour nous rappeler la règle :

« L’état militaire exige en toute circonstance esprit de sacrifice, pouvant aller jusqu’au sacrifice suprême, discipline, disponibilité, loyalisme et neutralité ». « Les militaires peuvent être appelés à servir en tout temps et en tout lieu ».

Vous l’avez compris, statutairement la disponibilité est la règle et nous sommes tous d’accord avec celle-ci.

Pour autant, nous estimons anormal que le commandement n’intègre pas la dimension familiale chaque fois qu’il le peut et qu’au nom de la disponibilité, certains chefs estiment devoir faire dans la surenchère. Un départ en manoeuvre la veille de Pâques est ce bien justifié ?

Si le statut général des militaires comporte des devoirs et implique des sujétions, le respect des citoyens et la considération de la Nation ne suffiront pas à enrayer un malaise rampant au sein de la communauté militaire.

D’ailleurs, la meilleure ambiance se trouve souvent dans les bonnes unités de combat, où les chefs se soucient de leurs subordonnés …et soutiennent les familles lorsque c’est nécessaire. Comme quoi, les textes sont souvent rédigés par de curieux rats d’état-major qui ne connaissent rien… ou ont oublié les réalités du terrain.

Seules de justes compensations aux contraintes et exigences de la vie dans les forces armées sont de nature à calmer les esprits. Mais Il faut bien le reconnaître, lorsqu’il s’agit de revaloriser la condition militaire des plus modestes, il n’y a jamais d’argent.

Pourtant, il suffit de lire chaque jour son journal et une fois par an les rapports de la Cour des Comptes pour constater le train de vie au sommet de l’Etat et la gabegie dans les finances publiques. Preuve que les fonds publics ne sont pas toujours employés au profit de l’intérêt général.

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