Bérêt brun ou casquette bizarre ?

L’Adefdromil a reçu de plusieurs sources une note de service datée de mars 2005 émanant du chef de corps du deuxième régiment de hussards basé à Sourdun, joli port de pêche de la Seine et Marne. Cette instruction ne fait manifestement pas l’unanimité au « Chamborant housards ».

Il est décrété dans cette directive (sic) que « le béret brun est désormais la seule coiffure en vigueur » dans ce régiment.

Plusieurs curiosités dans cette note nous amènent à la publier et à la commenter.

Tout d’abord, le brun étant une couleur emblématique de chemises de triste mémoire, on ne peut qu’être réservé sur ce choix pour une tenue militaire.

Ensuite, nous espérons que le signataire a bien les pouvoirs d’imposer le port d’une coiffure particulière aux subordonnés, dont il a reçu le commandement de la République. Et peu importe que le port de ce « béret brun » soit limité à la garnison, pour l’instant – précise-t-il.

Qui commande, paie ! On pourrait alors penser que le colonel détaille les modalités de perception de l’attribut nouvellement imposé. Eh bien non, car ce que la note n’indique pas, c’est que l’achat du dit béret brun est à la charge du troupier, sur ses propres deniers.

Au cas où cette dépense forcée ferait hésiter certains, il leur est précisé qu’ « il y a deux catégories de personnels : d’un côté ceux qui adhèrent et sont moteurs, d’un autre ceux qui restent dans leur microcosme et freinent. ».

Et pour que le message soit bien compris, il est rappelé que la feuille de note comprend deux cases relatives au port de la tenue. Tout bon lecteur comprendra que le hussard qui ferait des difficultés à porter le béret brun serait classé dans la catégorie de « ceux qui freinent ».

Nous ne sommes plus à l’époque où « poser des questions, c’était commencer à désobéir ». Seules les réponses peuvent être stupides :

peut-on imposer une coiffure nouvelle dans un seul régiment ? peut-on obliger les militaires qui y servent à acquérir la dite coiffure sur leur solde ? peut-on les menacer d’être mal notés s’ils « freinent », alors qu’on peut se poser des questions sur la légalité et la légitimité de la note du colonel ?

Les traditions se perdent, dit-on. En son temps, Bigeard avait fait acheter sa fameuse casquette sur les fonds de son régiment ou sur la caisse noire à rebaptiser : caisse BRUNE à Sourdun en formant le voeu que dans la cavalerie, on ne soit pas sourd d’une !

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Directive sur le port de la tenue au 2e Régiment de Hussards

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