ECHOS DE LA FONCTION PUBLIQUE n° 206 juin – juillet 2005 (1)
L’ADEFDROMIL est une association qui a été créée en avril 2001. Son responsable Michel BAVOIL, Capitaine de l’armée de Terre en retraite s’attache depuis lors avec ses collègues à étudier et défendre les droits, les intérêts matériels, professionnels et moraux collectifs ou individuels des militaires.
Cette association est indépendante de toute attache politique ou confessionnelle.
Elle entend regrouper tous les militaires d’active qui souhaitent que leur cause soit entendue et défendue.
Dans cette perspective, la FGAF rencontre régulièrement les responsables de cette association et souhaite apporter sa contribution à ce combat qui lui paraît noble et juste. En effet, les armées sont devenues professionnelles et la guerre froide n’est plus. Il ne s’agit donc pas d’être subversif mais au contraire, d’améliorer l’efficience du dispositif militaire. La professionnalisation requiert des militaires des exigences, pour ce faire ces hommes engagés au service de la nation ne peuvent être des sous-citoyens dans leurs droits sociaux.
Dans de nombreux pays Européens, des associations similaires ont été créées et même dans certains d’entre eux, de véritables syndicats ont émergé et réalisent leur rôle avec sérénité sans que les armées de ces pays soient particulièrement désorganisées.
Engagés dans les opérations extérieures, les militaires Français peuvent percevoir les différences de traitement entre les différentes armées. La France, fière de sa constitution, doit faire évoluer les choses. Malheureusement, lors de la dernière discussion sur le statut des militaires, au début de cette année, nous avons constaté que des blocages plus psychologiques qu’objectifs empêchent les militaires de pouvoir constituer des organisations dignes de ce nom.
Certes, des efforts ont été réalisés sous la pression des mouvements d’humeur, dans les casernes en général et dans les casernes de gendarmerie en particulier. En effet, à la suite des manifestations diverses et variées, un conseil supérieur de la fonction militaire travaille avec, pour relais, des conseils dans chaque arme et de même, les unités se sont dotées d’organes de concertation. Malheureusement, ces efforts si intéressants soient-ils ne peuvent masquer que le lien hiérarchique n’est pas suffisamment dissocié. En effet, les représentants du personnel ne peuvent travailler à la gestion de la ressource humaine en restant sous tutelle hiérarchique !
Aussi, nous avons saisi Mme le Ministre de la Défense et les parlementaires. Sur le sujet, ils nous indiquent en général y être sensible, mais sur l’action à conduire, ils ne sont pas convaincus qu’il faille aller plus loin. Nous pensons néanmoins que ce combat reste à mener et si nous sommes tous d’accord, aujourd’hui, pour dire que la fonction publique doit avoir des représentants du personnel, ce n’était pas le cas au sortir de la seconde guerre mondiale. à ce titre, les policiers de ce pays disposent d’un droit syndical dans le respect du statut spécial et celui-ci n’a, à ma connaissance, jamais mis en péril la République !
Il nous reste donc à travailler pour convaincre les responsables que l’armée d’aujourd’hui est une fonction publique spécifique et que les militaires engagés en divers points du monde, au nom de la République, méritent que la nation leur garantisse leurs droits. Certes, il y a encore du travail si l’on en juge par la répartie de tel parlementaire qui prétend que le meilleur garant des droits des militaires, c’est d’avoir un bon ministre de la défense, mais aux côtés de l’ADEFDROMIL, nous continuerons à oeuvrer pour que prochainement les militaires soient mieux considérés qu’un simple matricule au service du pays.
(1) Extrait du magazine de la Fédération Générale Autonome des Fonctionnaires (FGAF). Siège social et administration : 96-98 rue Blanche 75009 PARIS Tel 01 42 80 00 55
Lire également :
Lettre de la Fédération Générale Autonome des fonctionnaires à Mme la Ministre de la défense
Réponse de Mme la Ministre de la défense au Secrétaire général de la FGAF