IDPNO, payante intervention de « STOParnaques »

2 Guerres, 8 ans sous les drapeaux… pas d’indemnités (enquête: Damien Stevens et Claire Dollez)

C’est sous ce titre que la revue Stoparnaques vient de relater sa brillante
intervention auprès du Ministère de la Défense afin que le brigadier-chef
Johann obtienne le paiement de l’IDPNO.

Nous reproduisons l’extrait de cette brillante intervention.

« Johann était au Kosovo, il était aussi en Yougoslavie. Il aurait dû toucher une indemnité de fin de contrat, mais l’armée française refuse de la lui verser.

En 1998, Johann se battait avec courage en Yougoslavie et en juin 1999, il servait au Kosovo, sous les drapeaux de l’armée française. Johann a toujours eu foi en sa patrie. A chaque mission, ce jeune militaire n’a jamais hésité une seconde à partir.
Après avoir passé huit ans sous les drapeaux, il décide de construire une nouvelle vie avec sa compagne Angélique. Son contrat doit prendre fin en avril 2004 et Johann s’y prépare avec Angélique. Il envisage de se reconvertir en créant un élevage canin. Il achète une caravane, bâtit de nouveaux projets dans le civil.

« La trésorerie de l’armée m’avait assuré que j’allais toucher ces 28 000 euros »

Le 12 juin 2003, il décide de faire une demande pour percevoir une indemnité de départ allouée aux militaires ayant passé entre 8 et 11ans dans l’armée. Johann est sûr d’avoir le droit de toucher cette somme, sa trésorerie le lui confirme. Cette indemnité s’évalue à 24 fois le salaire mensuel touché pendant la durée du contrat. Une somme gagnée au prix de la vie qu’il aurait pu laisser en mission. Pour Johann, ce sont plus de 28 000 euros qui lui permettraient de commencer une nouvelle vie dès la fin de son engagement.
Mais les choses se déroulent bien autrement. Depuis plus d’un an, Johann ne voit rien venir, aucune réponse à sa demande. Après de longs mois d’attente, l’armée fait enfin connaître sa réponse : elle refuse de lui verser cette indemnité, car il ne disposerait pas du nombre suffisant d’années. En effet, six mois après la première demande, une modification du texte de loi ramène le temps minimum de travail à neuf ans au lieu de huit. Cette mesure prend effet en janvier 2004.
Sa première demande étant restée lettre morte, Johann va faire, sur les conseils de l’armée, une deuxième puis une troisième demande, mais malheureusement après le décret. évidemment les réponses seront toujours négatives et chaque nouvelle demande envoyée annule la précédente… Johann a beau se défendre, personne ne l’entend.

Quand on est ancien militaire, il n’est pas facile de réintégrer la vie civile.

Malgré cela, il nous confie avoir foi en sa patrie, il est certain que les choses rentreront un jour dans l’ordre. Il vit depuis plus d’un an sur ses minces économies. Le couple est au chômage, leurs démarches pour trouver un emploi n’aboutissent pas, les fins de mois sont difficiles. « Sans Angélique, j’aurais du mal à supporter cette situation » nous dit-il.

Ce que nous avons obtenu. Johann va pouvoir reconstruire sa vie.

Nous avons contacté le ministère de la Défense et les différents services administratifs qui gèrent les pensions des militaires en France. Certes, un texte de loi est récemment passé, ramenant les contrats de 8 à 9 ans minimum pour obtenir l’indemnité.
Nous avons insisté sur le fait qu’au moment où Johann a signé la fin de son contrat, il n’avait pas été informé de cette loi toute récente. Nous avons donc demandé une dérogation pour ce soldat et nous avons été entendus. Johann va pouvoir réintégrer la vie civile avec le coup de pouce qu’il attendait. L’élevage canin qu’il rêvait de créer en Bretagne pourra voir le jour. »

écrivez à
STOP ARNAQUES,
18 rue de Mantes – 92700 Colombes
ou téléphonez au N° indigo 0 820 200 299

Note de l’ADEFDROMIL :

Devant l’efficacité des journalistes de Stoparnaques le ministère de la Défense a préféré régler immédiatement 30 000 euros au brigadier-chef Johann plutôt que de voir s’étaler sur la place publique le scandale de la modification des conditions d’obtention de l’IDPNO. Comme quoi, il est préférable de
s’adresser directement à « Stoparnaques » plutôt qu’aux sept généraux de la Commission des recours des militaires ! Le résultat est radicalement différent.

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