On l’a longtemps appelée la Grande Muette. Et, c’est vrai, l’armée est restée sobre sur les conséquences de la RGPP, pour « révision générale des politiques publiques ». Ce n’est pas le cas de ses personnels civils. Tout au long de l’année, les salariés civils du Centre territorial d’administration et de comptabilité (CTAC), chargé notamment du traitement des soldes (salaires), sont restés sur le qui-vive. Basé rue Lydéric, au sein de la caserne Vandamme, le CTAC est voué à la fermeture dans le cadre de cette réforme des armées. Date butoir officielle : décembre 2011. Le CTAC compte près de 200 fonctionnaires civils. Que vont-ils devenir ? « Notre crainte est de voir arriver des propositions de reclassement impossibles , notait un syndicaliste au début du mouvement. Avec, à la clef, des gens toujours fonctionnaires, mais sans affectation et donc sans salaire ! » Le 2 avril, l’adjoint terre du directeur central du service du commissariat des armées, le général Jean-Pierre Dupuy, est accueilli par des huées.
Les personnels civils craignent un « syndrome France Telecom ». En même temps, les fonctionnaires ne veulent pas être les simples pions d’une espèce de jeu de vases communicants entre ministères. En face, les responsables de la Défense rétorquent qu’un maintien au sein des armées passerait par des mutations, y compris en dehors de la région. Les syndicats, notamment la CGT et FO, se battent encore, pour leur part, afin d’obtenir des postes, notamment dans la métropole lilloise.
Source: La voix du Nord (Extrait de l’article « Grogne en escalade au CHRU, la Grande Muette huée » paru le 27/12/2010)