Gendarmerie : Réponse au général CAPDEPONT

Sous le titre « gendarmerie » le FIGARO du 13/11/01 publiait en page courrier des lecteurs la réponse d’un ancien inspecteur général de la gendarmerie, le général d’armée CAPDEPONT. Je cite :

« Une fois de plus dans son numéro du 9 novembre, le FIGARO publie un article qui fustige l’encadrement de la gendarmerie, en prenant pour seule référence un site internet sur lequel, par définition, ne s’expriment que des mécontents sous le couvert de l’anonymat. En réalité, les officiers de gendarmerie sont comme tous les cadres, civils et militaires de ce pays. Il yen a de très bons et de moins bons. Mais je veux affirmer que la quasi totalité d’entre eux est d’une disponibilité, d’un dévouement et d’un sens de l’intérêt général qui peuvent être cités en exemple. Sur le terrain, beaucoup d’élus, de responsables des différentes administrations, mais aussi des sous-officiers de gendarmerie, en portent souvent témoignage. Il est donc trop facile d’écouter uniquement ceux qui leur attribuent les raisons d’un malaise dont les véritables causes sont à rechercher ailleurs. »

J’ai donc répondu à cet officier général ce qui suit sur son site internet :

« Malaise dans la gendarmerie »

Certes mon général, cet article était un peu sévère, mais pour aussi excessif qu’il fut, il parait de la même eau que votre réponse … N’y a-t-il pas de fumée sans feu ?

Officier de l’Armée de Terre en retraite, issu du rang, j’ai croisé dans ma carrière beaucoup de camarades gendarmes, et c’était toujours avec plaisir ; car, que ce soit en métropole ou en opération, la loyauté de ces prévôts que j’ai eu l’honneur de commander, leur sens du devoir, leur professionnalisme, était remarquable. J’ai croisé des officiers de gendarmerie qui avaient le souci de leurs personnels, ils étaient pour beaucoup issus du sérail !

Il est certes facile de généraliser, et ce n’est pas l’objet ici, mais je vous confie ce que mes camarades m’ont confié, et ce que j’ai ressenti.

– Jusque dans les années 1962-63, mis à part le malaise de 1958 spécifique, aucun soubresaut sérieux n’est ressenti ; les officiers sont issus du concours interne et ORSA. Les postes d’officiers généraux sont peu nombreux.

– A partir de ces années 62-63, la Gendarmerie recrute ses officiers à Cyr ; ils arrivent sur le « marché des responsabilités » vers 1984-85, on voit alors fleurir le nombre d’officiers généraux et augmenter le nombre d’étoiles. Cette augmentation est sans rapport avec la faible augmentation des effectifs.

Peu après, vous subissez de plein fouet le malaise de 1990. Aujourd’hui, rien ne me paraît réglé, et comme l’Armée de Terre va le vivre dans les prochains mois, à l’aune de la professionnalisation, si rien n’est fait, nous aurons droit aux syndicats. Et le commandement en portera l’entière responsabilité. Le pouvoir politique le sait, mais ne fera rien. Il suffit pourtant que comme le prévoit la Loi 72662 en son article 10 alinéa 2, les chefs « ..veillent aux intérêts de leurs subordonnés », rejoignant ainsi l’immémorial devoir de l’officier qui s’occupe de ses fidèles soldats. Mais pour cela, il faut faire passer sa carrière après son devoir.

Voici, mon Général les quelques mots que je voulais vous confier. Trouvez ici, l’expression de mes respectueux devoirs.

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