Retrouvez à la Une de www.droitdesmilitaires.fr une nouvelle question parlementaire et ce mardi à la Une : la question écrite n° 9014 sur l’écart entre les annonces d’un budget de la défense en hausse et leur traduction concrète pour les forces et la réponse ministérielle du 11 novembre 2025 qui détaille, quant à elle, un niveau inédit de commandes et les mesures engagées pour soutenir durablement la BITD (base industrielle et technologique de défense)
Question écrite n° 9014 :
Budget de la défense
Publication de la réponse au Journal Officiel du 11 novembre 2025, page 9142
Question de : M. Éric Michoux
Saône-et-Loire (4e circonscription) – UDR
M. Éric Michoux alerte M. le ministre des armées sur le décalage entre les annonces d’un budget en hausse pour la défense et sa mise en place effective auprès des forces armées. Si le budget de la défense a bien progressé depuis 2017 et en particulier depuis 2022, force est de constater que sur le terrain, ce budget permet tout juste de rattraper le retard après des années de sous-investissement. Dans un rapport de mai 2025, le Sénat alertait déjà sur la mise en œuvre effective de la loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030 mettant notamment en avant certains retards ou reports dans la livraison de matériel mais aussi des chantiers au ralenti. Le retard déjà pris peut s’illustrer par l’absence d’achat majeur depuis le début de l’année. Plus généralement, il s’interroge sur l’avenir des industries de la défense du pays. Depuis 2017 avec la fin progressive du recours au FAMAS pour un fusil d’assaut allemand jusqu’à la fermeture en 2025 du site de fabrication d’uniformes militaires français Marck et Balsan, l’industrie de la défense française a été abandonnée par les gouvernements successifs remettant en cause l’indépendance et la souveraineté du pays. Aussi, il souhaite savoir comment il compte rendre effectifs sur le terrain les nouveaux investissements annoncés, limiter les retards de livraison et protéger les fleurons industriels français de la défense.
Réponse publiée le 11 novembre 2025
Après 16,6 milliards d’euros de commandes passées pour l’équipement des forces armées sur toute l’année 2024, le montant des commandes passées auprès des industriels de l’armement par le ministère des armées et des anciens combattants depuis le début de l’année a atteint au 31 août un niveau record de 11,2 milliards d’euros. Les commandes réalisées depuis début 2025 par la direction générale de l’armement (DGA) ont notamment porté sur les études de levée de risques du futur standard de l’avion de combat Rafale F5, qui mettra en œuvre la nouvelle arme de la composante nucléaire aéroportée. Elles ont également concerné la production accélérée d’armements air-sol modulaires (AASM) pour renforcer les stocks de munitions des forces armées, les programmes de sous-marins Barracuda, de véhicules blindés SCORPION et de radiocommunication CONTACT, ainsi que le maintien en condition opérationnelle du système de communication par satellite SYRACUSE. Les commandes les plus récentes de cet été ont notamment porté sur le lancement en réalisation du nouveau missile balistique M51.4, sur le soutien des avions de patrouille maritime Atlantique 2, sur le soutien du système de communication sous-marine, sur l’acquisition de rechanges pour le système d’artillerie CAESAR, et sur l’étude d’un nouveau système de lutte anti-drone par armement laser. Le premier trimestre 2025 a été marqué par un retard dans la contractualisation de nouveaux marchés d’équipements de défense, en raison de la censure du gouvernement fin 2024 ayant entraîné l’absence de loi de finances votée au 1er janvier 2025. Cependant, les commandes ont été lancées auprès des industriels dès le dégel des crédits et les levées successives de la réserve de précaution pour le programme 146. Ainsi, le rattrapage des montants engagés a bénéficié aux grands maîtres d’œuvre industriels mais aussi aux petites et moyennes entreprises (PME), aux entreprises de taille intermédiaire (ETI) et aux startups. D’autre part, les livraisons d’équipements et d’armements se déroulent de manière nominale. A fin août 2025, les paiements cumulés associés aux activités de renforcement des capacités de défense et d’innovation de défense représentent 15,4 milliards d’euros, dont 845 millions d’euros directement au profit des PME et ETI. Ce niveau de paiement est lui aussi inédit. Le rythme des commandes continuera de s’accélérer pour dépasser les 30 milliards d’euros d’engagements en 2025, ce qui représente un défi humain inédit pour le ministère et un niveau de commandes sans précédent ces dernières années. Ces investissements sur une large gamme de projets et de programmes, allant du développement de nouvelles technologies de pointe à la modernisation des équipements existants, bénéficieront à l’ensemble de la chaîne industrielle et à tous les secteurs de la base industrielle et technologique de défense (BITD). Concernant la protection des fleurons industriels de la défense, le ministère poursuit ses efforts pour soutenir le développement des entreprises de la BITD, notamment les PME, ETI et startups. Dans ce cadre, la DGA met en œuvre une politique industrielle de renforcement et de protection de la BITD, reposant sur des équipes entièrement dédiées au soutien aux PME, et la poursuite du déploiement du réseau des attachés à l’industrie de défense en région (AIDeR). En étroite coordination avec toutes les parties prenantes, notamment les conseils régionaux et France Travail, la DGA accélère le déploiement sur tout le territoire des outils permettant d’accompagner la BITD. Cette stratégie, mise en oeuvre dans le cadre du plan dit « PEPS », vise à garantir que les petites et moyennes entreprises, ainsi que les entreprises de taille intermédiaire, bénéficient des commandes publiques et puissent se développer dans un environnement stable et prévisible.
source : https://questions.assemblee-nationale.fr/q17/17-9014QE.htm