Grèves, revendications partisanes, faillite, crise…
Sortir la France de l’ornière du déclin économique et moral
Chers camarades,
Je viens d’assister à l’ultime réunion des survivants de ma promotion de Saint Cyr-Coëtquidan (Indochine 1946). Nous n’étions que 16 encore présentables sur plus de 800 à la sortie. Les guerres et le temps ayant accompli leur œuvre, nous étions les derniers des Mohicans d’un empire éclaté. Pour présenter le concours, il fallait attester soit de titres de résistance soit de titres de guerre, soit les deux, ce qui fut mon cas.
Pour expliquer que ma génération, concernant la guerre avait beaucoup donné, mais que concernant les « politichiens« , chers au général De Gaulle, nous appréhendions l’avenir, car très tôt après 1945 ils avaient refait surface et remis en route une république du style des années 30 qui nous avait valu la plus redoutable défaite de notre histoire de France. En fait, depuis 1812, la France n’avait plus gagné de guerre, car celle de 1914-1918, sans l’intervention des USA la victoire n’aurait pas été assurée. Parmi nous, notre ancien président, le général d’Armée Wilfried Boon, l’ex général CMAT Jean Delaunay, d’autres généraux et colonels titrés sur le terrain durant plus de 12 ans… Tous ces braves gars, comme aurait dit notre vieux Général Marcel Bigeard, étaient lucides donc pas spécialement optimistes sur l’avenir de notre pays et même sur celui de l’Europe en général…
Notre premier ministre, François Fillon, avait courageusement déclaré dès 2007 que la France était en faillite après avoir gaspillé sans compter l’argent de notre bon peuple depuis plus de trente ans. Dans l’indifférence générale, mes camarades généraux ayant occupé de hautes fonctions au titre de l’armée de terre avaient eu l’occasion de manifester à plusieurs reprises leur opposition aux réductions du budget de la Défense. Certains avaient même claqué la porte, voire démissionné. On ne peut donc pas attribuer ce gaspillage aux Forces Armées qui sont les plus faibles dont nous ayons disposé depuis des décennies, de plus sans réserves, sauf peut être dans la Gendarmerie. Habitués à fermer nos gueules et à exécuter les ordres des politiciens, nous nous sommes résignés, le petit doigt sur la couture. Or voici que dans un article remarquable de la revue DSI, un officier supérieur en stage à l’Ecole Supérieure de Guerre (du moins son équivalent actuel) a écrit sans être contredit : (Les officiers ne sont plus classés parmi l’élite de la nation.) Quant aux sous-officiers, d’un niveau plus élevé qu’ils ne le furent jamais, ils ne croient plus au père Noël.
Comment nos politiciens ont ils pu en arriver là ? Car même au moment de la cagnotte à Lionel Jospin, la Défense a eu droit au tour de vis. Depuis, le rétrécissement de nos forces a été spectaculaire, au point que même la gauche s’en est inquiétée, mais par démagogie électorale plus que par raison. La crise certes en porte une lourde responsabilité, mais le fait est là, la France ne dispose plus de forces armées crédibles et chacun d’entre nous ayant gardé le contact avec nos camarades de l’active, toutes armes comprises…se pose la question de l’avenir de nos descendants à moyenne et lointaine échéance. L’absence d’un vrai gouvernement européen, d’une armée européenne qui ne se construit pas à la va-vite, menace notre avenir alors que lentement l’ennemi a introduit chez nous son cheval de Troie.
Devant la chienlit renaissante et l’ambiance de guerre civile qui se propage dans certains milieux, nous sommes en droit de nous demander dans quel genre de démocratie nous vivons. Un journaliste du Monde ose parler de simple « éraflure économique » après les grèves de ce mois ci. Plus de cent pétroliers en attente devant Marseille. Chaque pétrolier bloqué en mer coûte plus de 30.000 dollars par jour. Sans parler des coûts de remise en route des raffineries et autres installations. Les régions les plus gravement touchées étaient : la Normandie, l’Île de France, la Picardie, le Centre et le Limousin. L’Union des Industrie chimiques, dépendant du pétrole, prétend avoir eu 500 millions d’Euros de déficit à l’exportation et vraisemblablement perdu de nombreux clients étrangers exaspérés par le comportement des Français.
Ne parlons pas des transports routiers et de l’augmentation de 10 à 15% du prix du gazole. Quand on…
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