Intervention militaire française en Côte d’Ivoire.

Question écrite N° 32137 de M. Rivière Jérôme ( Union pour un Mouvement Populaire – Alpes-Maritimes ) publiée au JO le 20/01/2004 page 423.

M. Jérôme Rivière appelle l’attention de Mme la ministre de la défense sur la situation en Côte d’Ivoire. Depuis 16 mois, environ 4 000 soldats français sont en mission dans ce pays africain. Le mouvement des « jeunes patriotes » demande aujourd’hui le retrait de ces soldats de la ligne de cessez-le-feu. Il menace, sinon, de « s’en prendre à tout ce qui est français ». 15 000 ressortissants français vivent dans le pays. Il souhaiterait savoir quel est précisément l’objectif de la mission assignée aux forces armées françaises en Côte d’Ivoire et s’il est prévu une évolution du nombre de soldats dans cette région.

Réponse publiée au JO le 23/03/2004 page 2308.

L’opération Licorne a débuté en Côte d’Ivoire à la suite de la rébellion du 19 septembre 2002. Les forces françaises ont été engagées dans un premier temps afin de garantir la sécurité de nos ressortissants et de ceux de plusieurs pays étrangers. Le conflit se pérennisant, le Conseil de sécurité des Nations unies a donné un cadre juridique aux missions de la force Licorne en adoptant le 4 février 2003 la résolution 1464, renouvelée par les résolutions 1498 et 1527, adoptées respectivement les 4 août 2003 et 4 février 2004. Les forces françaises déployées en Côte d’Ivoire remplissent plusieurs types de missions, le plus souvent en liaison avec la Mission de la communauté économique pour le développement de l’Afrique de l’Ouest en Côte d’Ivoire (CEDEAO/MICECI), ainsi qu’avec la Mission des Nations unies en Côte d’Ivoire (MINUCI), créée par la résolution 1479, adoptée le 13 mai 2003 par le Conseil de sécurité des Nations unies. Ainsi, elles garantissent à tout moment la sécurité des Français établis en Côte d’Ivoire et de la communauté internationale sur tout le territoire. Elles s’attachent également à accompagner toutes les actions visant à faire avancer le processus de paix et de réconciliation. En collaboration avec la MICECI et les ex-belligérants, par leur présence dissuasive sur la ligne de cessez-le-feu, elles empêchent toute reprise d’affrontements. Elles participent également à la sécurité des ministres de l’opposition en attendant que celle-ci soit assurée par l’état ivoirien. Par ailleurs, les forces armées françaises concourent à la mise en oeuvre du programme national de désarmement, de démobilisation des forces non gouvernementales et de réinsertion sociale des militaires démobilisés, sur l’ensemble du territoire en coordination avec les acteurs de la crise et en particulier avec la MINUCI. Elles participent enfin aux missions de surveillance des frontières, notamment libérienne, dans le cadre de la maîtrise de tout réarmement. Les différents acteurs de la crise manifestent régulièrement leur reconnaissance aux militaires français pour leur attitude à l’égard des populations et leur action en faveur de la réconciliation.

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