Statut général des militaires : réaction d’un lecteur

DEFIANCE, MEPRIS et MORGUE

La Commission de révision du nouveau statut général
des militaires a accouché d’une souris. Mais il y a plus
inquiétant : à moyen et long terme, elle handicape le
commandement futur par le refus d’adapter ce statut au troisième
millénaire, en semant le germe endémique de la
défiance. Sans surprise, nous avons la démonstration que
cette proposition de  » l’élite révélée
 » est la matérialisation de son mépris, une fois n’est pas
coutume.

Quels que soient les sujets, cette commission enterre le projet
conformément aux traditions des commissions  » théodule « .
Il n’est pas nécessaire de connaître les consultants
éminents, sauf à deviner qu’ils appartiennent à
l’élite républicaine éclairée, qui ne
connaît du soldat que ce qu’elle pense connaître, ou bien
qu’elle a connu… il y a des dizaines d’années.

Elle impose donc ses idées à la masse des ignorants, car
elle est seule à pouvoir se hisser au dessus des  »
intérêts particuliers « , étant dépositaire de
l’exclusivité de l’objectif et de l’universel, en un mot du sens
de l’intérêt général.

Oubliant le général BONAPARTE, le maréchal de MAC
MAHON, le général de GAULLE et tant d’autres, cette
commission au nom d’une neutralité affirmée – en quoi et
pourquoi les petits personnels seraient-ils dépourvus du sens de
l’intérêt général ? – prive un ensemble de
citoyens de ses libertés fondamentales, de leurs droits civils et
politiques, qu’elle-même s’accorde sans restriction avec des
facilités de caisse – voir le pantouflage des énarques –
…Elle entretient ainsi et entend bien que se maintienne cette classe de
valets d’armes.

Une remarque cependant, la reconnaissance implicite de l’imposture de
l’inégalité de traitement sur les pensions est
révélatrice. Comment le commandement a-t-il pu ainsi,
pendant tant d’années, avec la complicité de BERCY, causer
de tels préjudices à ses subordonnés ? N’avait-il
pas le devoir de veiller aux intérêts de ses fidèles
soldats ?

Ainsi, quels que soient les sujets traités avec morgue, nous
devrons nous attendre dans les années à venir, à
quelques changements structurels brutaux, compte tenu des conclusions
présentées par cette commission. Mais l’essentiel n’est-il
pas de passer le  » pot de pus  » au suivant ?

Fructus

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