La délégation aux droits des femmes du Sénat s’interroge sur la portée concrète du Plan national d’action visant à éradiquer les mutilations sexuelles féminines

Jeudi 4 juillet 2019

La délégation aux droits des femmes se félicite que le Gouvernement ait lancé un plan pour lutter contre l’excision et les mutilations sexuelles féminines le 21 juin dernier.

Elle se félicite d’autant plus de cette démarche qu’elle a, elle-même, pris l’initiative d’une enquête sur le sujet au cours de la session 2017-2018, donnant lieu au rapport Mutilations sexuelles féminines : une menace toujours présente, une mobilisation à renforcer, de Maryvonne Blondin (Socialiste et républicain – Finistère) et Marta de CIDRAC (Les Républicains – Yvelines), assorti de quinze « constats et points de vigilance » et de quinze recommandations.

Ce rapport s’est prolongé par une réflexion sur les mariages et les grossesses précoces dès le début de la session 2018-2019, car il existe un lien entre les trois fléaux que sont l’excision, le mariage des enfants et les grossesses précoces qui constituent pour des millions de filles et d’adolescentes, chaque année, la négation même de leurs droits élémentaires.

Puis le Sénat a adopté à l’unanimité, le 14 mars 2019, à l’initiative de la délégation aux droits des femmes, une Résolution pour soutenir la lutte contre le mariage des enfants, les grossesses précoces et les mutilations sexuelles féminines.

La délégation s’étonne donc que le Plan national d’action visant à éradiquer les mutilations sexuelles féminines ne fasse aucune référence à ces travaux, alors qu’elle observe une indéniable ressemblance entre le rapport de la délégation, adopté en mai 2018, et le plan du gouvernement rendu public tout récemment.

Plus préoccupant pour la délégation : l’absence de précisions sur les moyens qui seront dédiés à la mise en œuvre de ce plan, qui reposera avant tout, il faut le souligner, sur les associations.

Or le contexte financier dans lequel celles-ci interviennent demeure incertain : « La volonté politique doit se traduire par des moyens. Mais depuis 2017, nous avons beaucoup de mal à suivre les fonds consacrés à la lutte contre les violences faites aux femmes. Et les associations, sur le terrain, subissent des conditions de travail au quotidien très précaires, sans visibilité à moyen et long termes, alors que les besoins ne cessent d’augmenter« , alerte Annick BILLON (Union Centriste – Vendée), présidente de la délégation.

La délégation aux droits des femmes appelle donc une nouvelle fois le Gouvernement à sécuriser et à pérenniser les subventions attribuées aux associations, dans un cadre pluriannuel, afin de leur permettre de poursuivre leur contribution essentielle aux politiques publiques de prévention et de lutte contre toutes les violences.

Pour aller plus loin, consulter :

– Le rapport de la délégation sur les mutilations sexuelles féminines : http://www.senat.fr/notice-rapport/2017/r17-479-notice.html

– Le rapport de la délégation sur le mariage des enfants et les grossesses précoces : http://www.senat.fr/notice-rapport/2018/r18-262-notice.html

– La résolution adoptée par le Sénat pour soutenir la lutte contre le mariage des enfants, les grossesses précoces et les mutilations sexuelles féminines : http://www.senat.fr/leg/tas18-080.html

– Le communiqué de presse de la délégation sur la table ronde du 20 juin 2019 sur les enjeux du G7 concernant les droits des filles : http://www.senat.fr/presse/cp20190624.html

– Le communiqué de presse de la délégation sur la rencontre avec Hadja Idrissa Bah, présidente du Parlement des enfants de Guinée et du Club des jeunes filles leaders de Guinée : http://www.senat.fr/presse/cp20190627c.html

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Juliette ELIE
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presse@senat.frSource: Sénat

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