Rappel des forces de gendarmerie en zone de montagne

Question écrite n° 08550 de Mme Martine Berthet (Savoie – Les Républicains) publiée dans le JO Sénat du 24/01/2019 – page 375

Mme Martine Berthet attire l’attention de M. le ministre de l’intérieur au sujet du rappel des forces de gendarmerie en zone de montagne en plein cœur de la saison touristique.
En effet, alors que notre pays fait face à la crise des « gilets jaunes », de nombreuses forces de gendarmerie affectées en renfort dans les territoires de montagne pendant la saison touristique sont rappelées.
Toutefois, ce rappel peut engendrer de sérieuses difficultés. Par exemple, la ville de Moûtiers, en Savoie, est le siège d’une brigade territoriale autonome qui assure la présence de la gendarmerie nationale dans les postes avancés de Méribel, Courchevel ou Valmorel dont il n’est nul besoin de rappeler l’importance. Or, les effectifs sur ces sites se réduisent à un ou deux agents par poste et la brigade de support est amputée de l’ensemble de ses renforts mobiles alors même que celle-ci est en charge des interventions sur ces stations de ski. Il manque actuellement vingt-deux gendarmes sur le secteur.
Dans ces conditions, il est impossible de faire face à un événement neigeux qui suppose la mise en place d’une organisation de chaînage ou encore d’intervenir en cas d’accident ou de blocage des axes routiers. En outre, les gendarmes ne sont pas en mesure d’assurer correctement la sécurité des citoyens en cette période saisonnière à risques (stupéfiants, alcoolémie, rixes). Cette situation pourrait avoir de lourdes conséquences sur l’économie touristique.
De la même façon, cette commune est le nœud routier qui assure la desserte des stations de la Tarentaise et dispose d’une gare internationale. Les enjeux sont donc sérieux en gare de Moûtiers, qui reçoit de très nombreux trains à grande vitesse (TGV) dont une partie en provenance de l’étranger. Ces derniers déversent de très nombreux touristes de différentes nationalités. Or, cette gare ne dispose pas cette année de dispositif sentinelle comme ce fut le cas dans le passé.
Aussi, elle souhaiterait savoir comment le Gouvernement compte assurer la sécurité de ces zones.

Réponse du Ministère de l’intérieur publiée dans le JO Sénat du 28/03/2019 – page 1681

Chaque hiver, la gendarmerie nationale renforce sa présence dans les massifs montagneux pour faire face à d’importants flux touristiques saisonniers. La gendarmerie mobile, aux côtés des réservistes opérationnels, constitue l’essentiel des effectifs supplémentaires déployés dans ce cadre. Ce dispositif hivernal de protection des populations permet ainsi à la gendarmerie d’assurer, dans des conditions optimales, ses missions de sécurité publique dans les zones de montagne et les stations de sport d’hiver. En raison de fortes sollicitations dans le domaine de l’ordre public, les six escadrons de gendarmerie mobile initialement déployés dans les stations le 27 décembre 2018 ont dû être désengagés le 10 janvier 2019 pour encadrer les différentes manifestations et faire face aux violences récurrentes contre les personnes et les biens commises en marge du mouvement des gilets jaunes. Plus globalement, depuis le 17 novembre 2018, la gendarmerie nationale est très fortement sollicitée. Une centaine d’escadrons de gendarmerie mobile est ainsi engagée chaque week-end, sur les 109 que compte notre pays, pour rétablir l’ordre, interpeller les casseurs et protéger nos concitoyens des violences. Ce niveau d’engagement de la gendarmerie, et plus particulièrement de la gendarmerie mobile, est absolument inédit. Au regard de l’importante population accueillie au sein des stations dans les massifs des Alpes et des Pyrénées, mais aussi des problématiques récurrentes observées en matière de gestion des flux routiers, de secours aux personnes voire d’ordre public, trois escadrons de gendarmerie mobile sont de nouveau déployés depuis le 9 février 2019. Ces 222 gendarmes mobiles renforcent les massifs précités, avec notamment une concentration des efforts dans les départements de Savoie et de Haute-Savoie, cela afin d’y garantir de parfaites conditions de sécurité jusqu’à la fin des vacances scolaires de printemps.

Source: JO Sénat du 28/03/2019 – page 1681

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