Le centenaire de la Première Guerre mondiale

La ministre des armées et la secrétaire d’État auprès de la ministre des armées ont présenté une communication relative au centenaire de la Première Guerre mondiale.

Le Président de la République a souhaité commémorer le centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale par une itinérance mémorielle, événement inédit par son objet et par sa durée. Cette itinérance ainsi que les manifestations des 10 et 11 novembre, dont la cérémonie internationale à l’Arc de triomphe, constitueront le point d’orgue du cycle exceptionnel de commémoration du centenaire de la Première Guerre mondiale.

Dès 2011, il a été décidé que la Nation rendrait un hommage prolongé et exceptionnel aux hommes et aux femmes de la Grande Guerre. Pour réussir, une gouvernance spécifique a été mise en place. Créée en 2012, sous la forme d’un groupement d’intérêt public associant l’État, les collectivités territoriales, des établissements publics et des mécènes, la mission du centenaire de la Première Guerre mondiale a été le coordonnateur et l’opérateur majeur de ce cycle mémoriel. Dans tous les territoires, elle s’est appuyée sur les comités départementaux, présidés par les préfets ainsi que sur les comités académiques, placés sous l’autorité des recteurs, et, à l’étranger, sur le réseau des postes diplomatiques. Son action a été prolongée par les réalisations des ministères, des collectivités territoriales, des établissements scolaires et des associations. Cette organisation  s’est avérée adaptée aux enjeux.

Le centenaire fut d’abord dédié aux combattants de métropole, d’outre-mer et des ex-colonies, à la fois héros et victimes d’une guerre caractérisée par son ampleur et son intensité. De nombreuses cérémonies, nationales ou locales, ont permis de rappeler, au cours des quatre années écoulées, l’engagement, le courage et l’endurance des plus de huit millions d’hommes présents sous les drapeaux entre 1914 et 1918, du plus humble des soldats au commandant en chef, de celui qui venait d’Afrique ou d’Asie comme de celui qui venait d’un petit village d’une région française. Il a permis d’honorer en France et dans les pays du front d’Orient le sacrifice de presqu’un million quatre cent mille morts et quatre millions de blessés.

Les nations alliées ont, elles aussi, honoré en présence du Gouvernement la mémoire de leurs soldats morts sur le sol français. Britanniques, Américains, Canadiens, Australiens, Néo-zélandais, Portugais ont notamment organisé plusieurs cérémonies internationales.

Des gestes forts ont été effectués avec les autorités allemandes pour célébrer l’amitié franco-allemande et porter un message de paix aux Européens sur le lieu même des combats : cérémonie conjointe à Verdun, inauguration d’un historial francoallemand en Alsace. Le 10 novembre, une cérémonie réunira à Rethondes le Président de la République et la Chancelière allemande.

Parce que cette guerre fut totale, la France a souhaité rendre un hommage à la société toute entière, aux départements du front et de l’arrière, aux populations civiles, aux femmes mobilisées aux champs et dans les usines, que ce soit par des projets pédagogiques, des expositions, des colloques ou des publications.

Grâce aux dispositifs mis en place, le centenaire a suscité l’engouement des Français et permis une réappropriation de leur histoire par les familles.

Dès 2013, les Français ont été invités à déposer leurs archives familiales auprès des services d’archives municipaux, départementaux ou nationaux. Cette grande collecte, qui se poursuit encore, a été un succès qui a enrichi les fonds d’archives publiques et permis d’effectuer des études, des expositions ou des publications par les services d’archives départementaux ou par la mission du centenaire à l’instar du livre « La Grande Guerre des Français à travers les archives de la grande collecte » publié récemment.

Plus intimement, le moteur de recherche, appelé Grand Mémorial, mis à la disposition des Français par le ministère de la culture, a permis aux familles de retrouver l’histoire individuelle de leurs aïeux en leur permettant d’interroger les fiches matriculaires indexées des soldats de la Première Guerre mondiale ainsi que les bases de données du ministère des armées et des archives diplomatiques.

Des établissements scolaires ont repris l’idée de la collecte en sollicitant leurs élèves afin de redécouvrir le visage et le destin d’hommes et de femmes de leur commune. Avec la mission du centenaire, le ministère des armées a soutenu près de 1 000 projets pédagogiques en lien avec la Grande Guerre.

Ce centenaire fut encore le centenaire de tous les territoires ; ceux qui ont été le théâtre du conflit comme ceux de l’arrière. Des projets ont été montés dans tous les départements : plus de 6 000 d’entre eux ont reçu le label du centenaire, dont 2 139 pour l’année 2018 permettant de redécouvrir l’histoire d’une commune, d’un département ou d’une région pendant la Grande Guerre.

Parallèlement, de nombreuses collectivités ont créé, modernisé ou agrandi des mémoriaux, musées et centres d’interprétation consacrés au premier conflit mondial. Le ministère des armées les a accompagnées en soutenant 51 projets pour plus de 17 millions d’euros sur la période. La fréquentation des sites historiques et mémoriels des régions Grand Est et Hauts-de-France a augmenté de près de 30 % au cours de ces années. Pour maintenir la fréquentation des lieux de mémoire à l’issue du centenaire, plusieurs initiatives ont été prises par l’État, les territoires concernés et Atout France : signature d’un contrat de destination, création d’un label spécifique aux lieux de mémoire et mise en place de services numériques.

Socles de la mémoire individuelle et collective, 1 600 de nos monuments aux morts ont été rénovés par les communes. Parallèlement, les nécropoles militaires de la Première Guerre mondiale ont fait l’objet d’un programme de restauration sans précédent du ministère des armées : 56 nécropoles ont été entièrement réhabilitées et plus de 200 carrés militaires des cimetières communaux ont été entièrement restaurés. Porté par plusieurs associations et départements français, un projet, soutenu par le Gouvernement, a été présenté à l’UNESCO en vue du classement au patrimoine mondial de l’humanité des sites funéraires et mémoriels du front occidental de la Première Guerre mondiale.

À l’issue de ce moment exceptionnel, la mémoire cède le pas à l’histoire. Face à cette perspective, il conviendra de s’interroger sur l’évolution de nos actions en utilisant dans la durée les apports de cet immense élan. À cet effet, des bilans seront effectués au cours du premier semestre 2019 ; ils permettront de nourrir la réflexion à venir.

Source: Conseil des ministres du 7 novembre 2018

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