Fusillade du 3 e RPIMa : les victimes dénoncent l’inertie de la justice (S.T.)

Deux ans après la fusillade qui avait fait 16 blessés, les victimes s’étonnent des lenteurs de la justice. Depuis les auditions de la hiérarchie du sergent Vizioz, il y a dix mois, aucun acte d’instruction n’a été fait. Un avocat des victimes vient de saisir le juge.

J‘ai consulté le dossier la semaine dernière à Montpellier et depuis juin 2009, il n’a pas bougé d’un poil » . M e Etienne Nicolau, avocat de Julie Gayrard et de son fils, Gabriel, tous deux grièvement blessés lors de la fusillade lors des journées portes ouvertes du 3 e RPIMa à Carcassonne, le 29 juin 2008, n’en revient pas.
Pourtant, au lendemain du drame, qui avait fait 16 blessés, la justice était allée très vite. Une information judiciaire avait été immédiatement ouverte et le sergent Vizioz, l’auteur du tir à balles réelles lors d’une démonstration d’exercice

de libération d’otages, avait été mis en examen « pour blessures involontaires par violation manifestement délibérée d’obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement ».
Pendant un an, les investigations ont avancé à grands pas.
Sur le plan judiciaire, le juge d’instruction de Montpellier, en charge du dossier, a réalisé de nombreuses auditions et expertises.

Dossier au point mort

De son côté, l’armée a également rapidement réagi. Le général Bruno Cuche, chef d’Etat-major de l’Armée de Terre, avait démissionné quelques jours après le drame. Une enquête interne avait conduit à la radiation du sergent mis en examen et à des sanctions contre la chaîne de commandement.

Mais depuis le mois de juin 2009, le dossier est au point mort. « Depuis les auditions des membres de la hiérarchie, sous le régime de témoins assisté, le dossier est au point mort, confirme M e Nicolau. Il y a eu l’été. Puis, un changement de juge d’instruction, en septembre. Mais depuis son arrivée, Mme Desplat-Didier ne s’est pas occupée du dossier. Elle n’a fait aucun acte d’instruction ».
Que la justice soit débordée, l’avocat perpignanais peut le comprendre. Mais pour les victimes, le temps commence à être long.
C’est pourquoi M e Etienne Nicolau, au nom de la famille Gayrard, a écrit au nouveau juge d’instruction. « J’ai fait un premier courrier qui est resté sans réponse, explique l’avocat. La semaine dernière, j’ai essayé de rencontrer la magistrate mais elle n’avait pas le temps de me recevoir. Du coup, je viens d’envoyer un second courrier, avec accusé de réception cette fois, pour lui demander de clore ce dossier ».

Clore le dossier

Dans sa lettre, M e Nicolau rappelle que « l’état de santé de Gabriel et de sa maman, Julie, ne s’est pas amélioré » et qu’ils sont loin « d’être consolidés ». Il insiste : « Deux ans après les faits, leur situation est encore dramatique ».
Concernant la procédure en cours, il explique : « Depuis l’audition des témoins assistés, plus rien n’a été fait. Pourtant, le procureur lui-même estime que d’autres responsabilités que celle du sergent Vizioz sont engagés. L’armée également, puisqu’elle a pris de nombreuses sanctions ».
C’est pourquoi il demande

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