Camp de la Courtine : la mort de l’élève officier n’a rien de suspecte (Julien Rapegno)

Le procureur de la République de Guéret a clos l’enquête préliminaire sur la mort de Michael Lavocat, 22 ans, dont le corps a été retrouvé le 9 février près de son fusil automatique, dans les toilettes d’un baraquement du camp de La Courtine. Les  investigations judiciaires mettent totalement hors de cause l’encadrement militaire et concluent à un suicide.

« Provocation au suicide » : la recherche des causes de la mort de Michael Lavocat, avait mené le procureur de la République Guéret sur cette piste, après la découverte du corps de l’élève-officier de l’école militaire de Saint-Cyr-Coëtquidan, le 9 février dernier.

La famille refuse de croire au suicide

Michael Lavocat, élève de troisième année, effectuait un stage avec sa promotion au camp militaire de La Courtine. Les images véhiculées par l’élitiste et prestigieuse formation des futurs cadres de l’armée de Terre ont suffi à ouvrir la boîte à extrapolations : trop grande rigueur de l’entraînement ? Pression sur un élève mis en difficulté ? Fausse manœuvre ?

Élément troublant : Michael Lavocat venait d’annoncer la mort de son père à sa hiérarchie. Sauf que Daniel Lavocat, ancien militaire lui-même, s’est rapidement manifesté. Il s’est même rendu  à La Courtine pour tenter d’élucider les causes de la mort de son fils. Depuis le départ, les parents de Michaël refusent de croire au suicide. Ils ont jugé publiquement insuffisants les moyens d’investigation déclenchés par le parquet de Guéret. Le procureur Sébastien Farges évoque pour sa part « des moyens exceptionnels, de même niveau qu’une enquête criminelle » : « Tout le personnel militaire, les collègues, la famille ont été entendus. On a exploré plus de 4.000 SMS, ses connexions et ses recherches sur internet. Nous n’avons rien trouvé. Personne ne l’a provoqué au suicide ».
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Une explication pour la trajectoire de la balle
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Les enquêteurs, en pénétrant ainsi dans l’intimité du jeune homme ont bien décelé « un mal-être », dont il n’a jamais fait part à sa famille. Seule sa fiancée a dit l’avoir perçu « sans avoir été alertée de ses intentions suicidaires », précise Sébastien Farges, pour qui le mensonge de la mort du père « restera la part mystérieuse de ce dossier. C’est la part mystérieuse de l’âme humaine. »
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L’autre mystère relève de la balistique.
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Pour le père, Daniel Lavocat, la balle qui a tué Michael a été tirée par l’arrière, ce qui rendait le suicide douteux : « On a fait des radios, on a fait une autopsie, on a interrogé les experts en balistique. Il n’y a qu’un seul point d’entrée et de sortie de la balle, car il y a eu un phénomène très connu que les balisticiens appellent la chambre de mine. Le jeune homme a posé l’arme par terre. Il a mis le canon sur son front. Il a tiré », explique le procureur, pour qui « les conditions matérielles du suicide ne font strictement aucun doute, il y avait suffisamment de témoins pour se précipiter immédiatement quand le coup de feu est parti. ».
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Cette enquête met totalement hors de cause l’encadrement et les élèves de l’école militaire.
Les conclusions de l’enquête de commandement, ordonnée par le ministre de la défense, ne sont pas publiques. Tous les éléments de l’enquête judiciaire ont été transmis aux parents et à leur avocat. Ce dossier est classé sans suite par défaut d’infraction pénale.
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