La « grosse connerie » d’un para du « 3 »

 « Dans le contexte actuel, on s’en serait bien passé. » C’est le moins qu’on puisse dire… Cette confidence, faite par un haut gradé du 3 e RPIMa, stationné à Carcassonne, intervient au lendemain d’un « incident » qui, dans la préfecture audoise, a fait l’objet de consignes de silence particulièrement drastiques.

Et pour cause : mercredi après-midi, un parachutiste du « 3 » a, depuis une pièce de la caserne Laperrine, tiré sur deux agents municipaux en train de verbaliser des véhicules garés sous ses fenêtres…

Si, depuis, les investigations policières et militaires ont permis d’établir que l’arme en question était « un jouet » – en l’occurrence, selon nos informations, un pistolet à air comprimé de type « flashball » -, et si, par ailleurs, les deux agents n’ont pas été blessés, « l’incident » intervient dans un contexte un peu particulier.

Le 3 e RPIMa, régiment d’élite dont un fort contingent revient à peine d’Afghanistan, est littéralement « traumatisé » par les dramatiques journées portes ouvertes organisées le 29 juin dernier. Ce jour-là, lors d’une démonstration, un sergent avait accidentellement tiré à balles réelles, blessant grièvement 17 personnes dans le public.

L’affaire avait provoqué la démission du chef d’état major de l’armée de terre, des sanctions contre le chef de corps du « 3 » et quatre officiers, et la radiation du sergent auteur des tirs, mis en examen dans le cadre de l’enquête pénale, toujours en cours d’instruction au parquet de Montpellier…

De fait, c’est dans ce contexte très « sensible » qu’est survenu « l’incident » de mercredi , même s’il est sans commune mesure avec le drame de l’été dernier . « C’est une grosse connerie » , dit-on au sein du régiment, où l’on assure que l’auteur de cet « acte isolé » sera « sanctionné avec une extrême fermeté ».

Reste que les faits sont remontés au plus haut niveau, suscitant l’émoi jusqu’au cabinet du ministre de la Défense, Hervé Morin. Selon nos sources, la participation du « 3 » aux cérémonies du 14-Juillet sur les Champs-Élysées pourrait s’en trouver compromise.
Au risque de sanctionner tout un régiment qui se réjouissait par avance de l’insigne honneur qui lui était fait…

Vincent BOILLOT

Source: Midi libre.com

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NOTE DE L’ADEFDROMIL

Cette affaire doit être traitée avec célérité. Elle est d’une toute autre nature que celle survenue à Carcassonne en 2008 lors des journées portes ouvertes. Les délégataires du pouvoir disciplinaire au sein du 3ème RPIMa doivent conserver le calme des vieilles troupes et ne pas chercher à trouver un coupable pour l’exemple comme il semblerait que ce soit le cas. Un militaire ne peut être puni que si les faits qui lui sont imputés sont matériellement établis.  Aucune sanction ne peut-être infligée à titre conservatoire sur de simples soupçons. Et le fait que le cabinet du ministre de la défense soit informé de cette affaire doit être sans influence sur le taux de la punition qui devra être retenu lorsque le vrai coupable sera démasqué.

                                                                                              Michel BAVOIL

                                                                                     Président de l’Adefdromil

 

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