Retour mortel d’Espagne pour deux paras du 3e RPIMa à Bizanet (MARIE PINTADO)

L’accident avait eu lieu en décembre 2011. Cinq personnes étaient à bord de la voiture, lorsque le drame s’est produit sur l’autoroute A 61. Vendredi, le conducteur de la voiture était jugé par le tribunal correctionnel de Narbonne, pour répondre d’homicide involontaire.

Jean-Baptiste, Yohan, Valentin, Benoît et Kevin. Cinq frères d’armes. Comme les cinq doigts de la main. Aujourd’hui amputée des deux derniers. Alors ils sont là, « toujours amis », assis côte à côte à la barre du tribunal, les trois rescapés d’une soirée qui a tragiquement fini, un matin de décembre 2011. Un seul est poursuivi. Mais Yohan et Valentin se sentent aussi responsables que Jean-Baptiste. « Leur souci majeur était que j’axe ma plaidoirie sur le fait qu’ils n’en voulaient pas à Jean-Baptiste, qu’ils étaient cinq à vouloir sortir. Qu’ils l’avaient déjà fait », expliquera Me Marie Romieu, avocate des deux autres militaires.

Une nuit blanche qui se termine en cauchemar

Âgés de 20 à 25 ans en 2011, ils se sont connus deux ans plus tôt lors de leur intégration au 3e RPIMa de Carcassonne. Depuis, ils ne se quittent plus. Le soir du 6 décembre, ils se retrouvent dans un fast-food pour dîner. « On a décidé d’aller boire un verre ensemble à la Jonquera », raconte Jean-Baptiste. Les cinq embarquent à bord de sa voiture. Pourquoi lui ? « Parce qu’il s’était proposé d’être le conducteur », explique Yohan. Après deux jours de manœuvres militaires, une nuit en bivouac, ils prennent la direction de l’Espagne, à deux heures de route.

La voiture propulsée à 175 km/h

Le lendemain, ils doivent être de retour à la caserne avant 7 h. Une nuit blanche qui se termine en cauchemar. « Quand je me suis réveillé, la voiture faisait des tête-à-queue », se souvient Jean-Baptiste. Les quatre autres, qui s’étaient endormis dès leur départ d’Espagne, n’ont rien vu arriver non plus. À hauteur de Bizanet, sur l’A61, vers 5 h 45, Jean-Baptiste s’est assoupi. Propulsée à 175 km/h, la voiture vient s’encastrer dans l’arrière d’un semi-remorque. Avec une telle violence que l’avant droit de la Peugeot 207 s’arrache et reste coincé sous le camion. Benoît, assis à l’avant, est éjecté. Sa ceinture de sécurité a été sectionnée.

Ni alcool, ni drogue

Le conducteur sort, hébété, de la voiture. « J’ai vu que Benoît n’était plus là. Je l’ai cherché et je l’ai retrouvé. » Il gît, sans vie, 40 mètres plus loin, face contre terre….

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