Vigipirate ne sera pas renforcé.(V.V. avec J.-M.D. et F.L.)

Le plan Vigipirate reste au niveau rouge. L’agression de Cédric Cordiez n’a pas déclenché un passage au stade écarlate, le niveau ultime du risque terroriste en France. « Cette attaque ne justifie pas à elle seule qu’on augmente le niveau d’alerte, commente une source militaire. Ce risque d’agression est connu. Renforcer les patrouilles[…] ne permettra jamais de les éviter. »

Depuis la création de Vigipirate en 1978, en réponse à une vague de terrorisme en Europe, c’est la première fois qu’un militaire est agressé. « Il y a bien eu des tentatives d’arrachage du Famas (NDLR: le fusil d’assaut), poursuit cette même source. Mais jamais rien d’aussi grave. » Déployé pour la première fois le 2 janvier 1991, lors du déclenchement de la guerre du Golfe, Vigipirate s’est installé progressivement dans le quotidien des Français. Depuis 2005 et les attentats de Londres, le niveau d’alerte n’est d’ailleurs jamais redescendu sous le rouge avec même une brève incursion au stade écarlate le 19 mars 2012, en région Midi-Pyrénèes, lors de l’affaire Merah.

Pour le grand public, Vigipirate reste ces patrouilles souvent mixtes de militaires et de policiers dans les gares et les aéroports. Ce sont 700 militaires (dont 450 à Paris), qui sont déployés chaque jour. Issus de tous les régiments de l’armée de terre et de l’air de France, ils sont mobilisés pendant quinze jours après un mois de formation.

Surveiller et dissuader

 » La mission n’est pas la même qu’en opération extérieure. Les objectifs sont la présence, la surveillance et la dissuasion », détaille le colonel Burkhard, porte-parole des armées. Dans le manuel de combat, un chapitre est consacré à Vigipirate. Interdiction de se substituer à la police.  » Pas d’interpellation ni de contrôle d’identité, précise une source militaire. L’ouverture du feu est très encadrée. Uniquement en cas de légitime défense ou de la mise en danger d’autrui, par exemple le dépôt d’un engin explosif. »

Pour éviter les drames, le fusil d’assaut n’est d’ailleurs pas approvisionné.  » Mais le chargeur est à portée de main », nuance un militaire. Une situation dénoncée par Michel Bavoil, de l’Association de défense des droits des militaires:  » Le problème avec Vigipirate, c’est que les militaires sont en situation de faiblesse. Ils sont équipés d’une arme de guerre qu’il est impensable d’utiliser dans un lieu public. Les missions Vigipirate doivent être repensées. Les militaires doivent être systématiquement accompagnés de policiers ou de gendarmes susceptibles d’intervenir avec leurs armes de poing ou bien être dotés d’armes plus appropriées. »

Source: Le Parisien du 27 mai 2013.

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