Défense : François Hollande partagé entre ambition et réduction de voilure (Michel Cabirol)

En tant que chef des armées, le président de la République tente un exercice d’équilibriste difficile. Il ne renonce pas aux ambitions de la France en matière de défense, mais il réduit la voilure de ses forces armées. Le pari est-il tenable ? A voir ,surtout si Bercy est tenté de couper dans les crédits du ministère de la Défense.

« Plus que jamais, la France a besoin d’une défense forte », a estimé ce vendredi François Hollande, en expliquant la future politique de la défense de la France à l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale (IHEDN). Pour autant, sous la pression des contraintes budgétaires, la France réduit progressivement mais inexorablement ses ambitions dans le domaine de la défense. Certes, un peu moins que sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, qui avait déjà demandé beaucoup (trop ?) d’efforts aux militaires. François Hollande a confirmé donc les 24.000 nouvelles suppressions de postes dans les armées d’ici à 2019, en entérinant les grandes orientations du Livre Blanc de la Défense, dans un discours prononcé à l’IHEDN.

Toutefois, François Hollande a réaffirmé vouloir garder une ambition pour la France. « D’abord, pour rester ce qu’elle est : un pays indépendant, un allié fiable, une puissance dont les armées sont sollicitées sans discontinuer depuis une dizaine d’années. Ensuite, pour appréhender le nouveau contexte géopolitique ». La France, explique-t-il, « doit se donner un objectif, un seul : à tout moment assurer sa sécurité, répondre aux attentes de ses partenaires comme de ses alliés, et préserver la paix dans le monde. La France y a vocation parce que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, elle a cette responsabilité.

Nouvelle réduction de 24.000 militaires

Le Livre blanc de la Défense 2013, remis fin avril au président de la République, prévoit 24.000 nouvelles suppressions de postes dans les armées d’ici à 2019, soit près de 10 % des effectifs. Sans fermeture de sites. « Au terme de la loi de programmation militaire 2014-2019, les effectifs du ministère seront réduits de 24.000 hommes supplémentaires pour atteindre des effectifs de l’ordre de 250.000 personnels de la défense », a affirmé le chef de l’Etat, soulignant que ceux-ci figuraient parmi les plus importants en Europe. Il a aussi confirmé le maintien « à son niveau actuel » de « l’effort pour notre défense ». « Le budget sera fixé en 2014 à 31,4 milliards d’euros, c’est-à-dire exactement le même montant qu’en 2012 et en 2013. Pour l’ensemble de la période 2014-2025, cela représentera 365 milliards d’euros, dont 179,2 milliards d’euros pour la période 2014-2019 », a-t-il aussi confirmé. Dans son entourage, on confirme qu’il n’y a aucun arrêt de programmes en cours.

François Hollande a réaffirmé sa volonté de conserver les deux composantes de la dissuasion nucléaire, océanique et aéroportée. La dissuasion « nous protège de toute agression ou de tout chantage qui menacerait nos intérêts vitaux, explique-t-il. C’est sa raison d’être. Elle préserve notre liberté d’action et notre souveraineté. Elle convainc tout adversaire de ne pas s’en prendre à la France au risque de dommages considérables pour son territoire ». Et de répondre à « certains », qui « dénoncent régulièrement le coût pour nos finances publiques (…). La dépense affectée à la dissuasion représente aujourd’hui 11 % du budget annuel de la défense. 11 % est-ce trop pour sanctuariser la sécurité de notre pays ? Je ne le pense pas. D’autant plus que l’innovation et la recherche nous ont permis de réaliser des économies substantielles sur les programmes ».

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