La France recentre sa politique de défense (Par Isabelle Lasserre)

À l’heure des restrictions budgétaires, le livre blanc qui sera publié lundi met l’accent sur l’Europe et l’Afrique.

Fallait-il refaire si rapidement un livre blanc de la défense? En 1972, le premier document de ce type, censé établir un état des lieux des menaces et proposer des moyens pour y répondre, ­devait graver dans le marbre l’indépendance stratégique voulue par de Gaulle pour la France. En 1994, après la chute du mur de Berlin, il fallait liquider l’héritage de la guerre froide et prendre acte du nouvel ordre mondial. En 2008, le livre blanc a officialisé le concept d’«incertitude stratégique» dans un monde devenu plus instable et, disait-on, plus dangereux. Le document devait faire l’objet d’une simple révision en 2012, pour intégrer les printemps arabes, le basculement stratégique des États-Unis vers le Pacifique et la crise économique. Mais François Hollande, dès son arrivée à l’Élysée, a ordonné qu’il soit entièrement réécrit.

Les travaux de la commission ne se sont pas déroulés, c’est le moins que l’on puisse dire, dans une ambiance de grande sérénité. «Déficit de pilotage de l’exercice», «autoritarisme du ministère de la Défense», «vision trop optimiste de la situation», «absence de suivi de l’Élysée» : les membres de la commission présidée par le diplomate Jean-Marie Guéhenno font part de leurs frustrations. Ils ont parfois eu l’impression d’avoir été dépossédés de leur mission.

Commandé en juillet 2012, le livre blanc a vu sa publication plusieurs fois reportée à cause de l’opération «Serval» au Mali, qui a mobilisé entièrement l’Hôtel de Brienne pendant plusieurs mois. Mais surtout, le travail de la commission a été bouleversé par la contrainte du retour à….

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