La France est -t’elle favorable au dialogue avec les talibans comme le préconise des généraux et des diplomates ? On avait parlé de djihadistes extrémistes mais faites-vous une distinction en parlant de talibans et non pas de djihadistes ?
Bernard Kouchner l’a déjà dit, nous sommes favorables au dialogue national et à la réconciliation nationale en Afghanistan. Nous pensons que c’est un facteur majeur de la stabilisation et de la paix en Afghanistan.
Nous pensons que tous ceux, y compris les talibans, qui sont prêts à rentrer dans un dialogue, à renoncer à la violence et à respecter certains principes dont la Constitution afghane et les responsables élus d’Afghanistan, doivent être écoutés.
En ce sens, la médiation saoudienne nous paraît une dynamique intéressante. Notre sentiment est qu’il faut soutenir ces démarches, sans être au premier plan dans ces discussions, parce que c’est avant tout un processus national qui doit être à l’oeuvre et s’il y a des médiations comme celle de l’Arabie Saoudite, c’est très utile. Nous sommes favorables à ce processus et notamment à l’importance de pouvoir dissocier et distinguer les talibans prêts à s’intégrer dans un processus national de réconciliation et les djihadistes internationaux qui font peser sur la population afghane un climat de terreur.
Y a-t-il des conditions préalables pour les participants probables au futur dialogue : cesser la violence, renoncer à l’utilisation de la violence ?
Ce n’est pas à nous de poser des conditions. Il y a des points importants : le respect des institutions, l’arrêt de la violence, le respect des autorités légales afghanes.