La mort des dix soldats français tombés le 19 août en Afghanistan qualifiée de risque d’un sale métier ». La tristesse des familles françaises raillée, qualifiée de pleurnichardes » auxquels ces décès auraient donné lieu. Enfin l’appel à « la multiplication des embuscades bien montées » contre des soldats français, un appel censé éveiller la mobilisation. C’en est trop pour l’association de défense des droits des militaires (adefdromil) qui a décidé de porter plainte avec constitution de partie civile le 29 août contre l’association EuroPalestine située à Paris, auteur d’un communiqué contenant les propos cités ci-dessus diffusés sur son site internet le 20 août. Un message qui appelle clairement à la multiplication des embuscades contre les militaires présents en Afghanistan.
Selon Michel Bavoil, président de l’Adefdromil, le communiqué publié le lendemain de l’embuscade, alors que le pays tout entier était étreint par l’émotion de la mort de dix soldats, « Sali la mémoire de l’armée française, et fait l’apologie du meurtre ».
Les propos tenus par cette association censée défendre la cause des Palestiniens, dont Michel Bavoil demande légitimement « ce qu’ils viennent faire dans le dossier afghan », ont de quoi choquer.
Morceaux choisis.
« A l’heure où un chœur d’hypocrites pleure la mort de dix soldats de métier français tombés en Afghanistan »
« Le premier engagement sérieux de l’infanterie française vient de se solder par une mini Berezina »
« On ne peut que souhaiter la multiplication d’embuscades bien montées si elles aident à l’éveil des consciences et de la mobilisation, ici en France, contre la sale guerre »
Au travers de ces propos Michel Bavoil dénonce un pamphlet qui « vise à présenter l’embuscade dans laquelle sont tombés les militaires français comme un évènement salutaire dont il faudrait souhaiter la reproduction. D’autre part, l’expression sale métier constitue indubitablement une injure à l’égard de l’armée française. Cette injure est d’autant plus abjecte que de façon délibérément provocatrice, elle est accolée à l’information du décès de jeunes soldats français qui, s’ils ont choisi de se mettre au service de leur pays, n’ont nulle responsabilité politique dans le choix de leur propre présence sur le sol afghan ».
Enquête du Ministère de l’intérieur
Loin de toute considération politique et de jugement sur l’opportunité ou non d’être en Afghanistan, Michel Bavoil tient seulement à « voire respectée la mémoire de dix jeunes militaires français morts au champ d’honneur et, avec elle, de la tradition républicaine qui impose réserve et dignité lorsqu’est évoquée la mémoire de ceux qui sont morts pour la France »
La plainte a été déposée contre X. auprès du tribunal de grande instance de Paris car selon Michel Bavoil, « nous ne savons pas précisément qui est derrière cette association ».
Un dépôt de plainte qui a en tout cas déclenché une enquête du ministère de l’intérieur sur cette association qui s’est depuis terrée dans le silence. Le député Damien Meslot (UMP) a également demandé la fermeture du site et la dissolution de l’association au ministre de l’intérieur Michèle Alliot-Marie.
G.B.
Source : Oise Hebdo n° 758 du 10 septembre 2008
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