Contrecoup de képi

(Extrait du journal satirique « Le canard enchaîné » n° 4526 du 25 juillet 2007)

Dans le département de l’Aisne, les débouchés sont rares. Et le statut de fonctionnaire constitue une sorte de rêve. Celui de cette jeune femme, au hasard appelons-la Rachida, c’était d’entrer dans la gendarmerie.

Bac en poche, elle a donc présenté le concours pour devenir pandore. Une première fois elle est recalée. Elle ne se laisse pas abattre et se présente une deuxième fois, mais c’est un nouvel échec.

A la troisième tentative sans succès, elle commence à avoir des doutes. Car, corrigés en main, elle était sûre d’avoir réussi les épreuves du concours.

Elle a fini par s’épancher sur les épaulettes d’un officier pandore de son village. Lequel ne s’est pas fait prier pour lui donner la clé de l’énigme de ses échecs répétés : son frère ayant eu la mauvaise idée de traficoter du cannabis et de se faire prendre, elle ne sera jamais admise. « Ce n’est pas la peine de vous obstiner », a conseillé le militaire en soupirant.

Pour garder une chance de faire carrière, ne manquait à cette Rachida-là que la protection affectueuse d’un président de la République qui avait compris, lui, qu’on n’est pas responsable des faits et gestes de son frère, voire de toute une fratrie.

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