En s’adressant le 3 Mars 2007, en pleine campagne présidentielle, à la Convention UMP sur la Défense, Monsieur François FILLON aujourd’hui Premier Ministre, avait le mérite de sortir le sujet d’une longue et pesante léthargie.
Selon lui, les questions stratégiques et militaires ne pouvaient plus rester confinées dans le cadre du « domaine réservé ». Les enjeux nationaux et internationaux s’y articulent de façon si étroite qu’il faut en tirer les conséquences au plan démocratique.
Monsieur FILLON en a profité pour rappeler qu’il fut longtemps en charge des questions militaires pour le compte du RPR et l’un des rares avec Pierre MESSMER à militer pour une Armée Professionnelle. Une réforme dont on peut mesurer aujourd’hui concrètement les résultats et qui demeure, selon lui, un succès : « La Professionnalisation rapide restera comme un exemple unique d’adaptation structurelle et culturelle … ». Cette affirmation résistera –t-elle à l’épreuve des faits ? L’avenir nous le dira …
Tout récemment, en s’exprimant au Bourget sur les problèmes de Défense et plus précisément encore sur certaines urgences d’équipement, le Président SARKOZY appelait l’Union Européenne à plus de cohérence en matière d’industrie d’armement. La France veut participer à l’effort collectif … mais pense également à alléger sa facture. Une fois encore « on » cherche de l’argent … et on imagine où « on » va le trouver !
Monsieur FILLON, qui ne peut être que le porteur de la pensée du nouveau Président dans ce domaine, nous dit que l’heure est venue de rédiger un nouveau Livre blanc sur la Défense, car le dernier date de 1994 et est largement dépassé. Il appelle aussi et surtout à l’ouverture d’un « large débat » sur la Sécurité au sens large, car la Nation doit être sensibilisée à la Défense et les Armées doivent pouvoir se sentir « au coeur des enjeux nationaux » …. S’il pouvait être entendu !!
Mais disons-le sans esprit polémique : on a tant et tant « débattu » par le passé … et il nous reste tant à « débattre » avec les « partenaires sociaux », les « hommes et les femmes de progrès ». Les « forces de propositions » sont tellement actives dans ce Pays que « le débat » apparaît comme une façon de discuter, d’attendre … de « donner du temps au temps » en faisant reculer les échéances.
Rappelons en particulier qu’il nous faut encore « débattre » :
de l’avenir des retraites, du service minimum, des programmes scolaires, des 35 heures de l’accession à la propriété, de la politique carcérale, du système de santé … … et de tant d’autres sujet évoqués au cours de la campagne ! Il y a du pain sur la planche.
Notre Démocratie est « participative » et notre Société « ouverte » (souhaitons qu’elles le demeurent …)
Pendant ce temps, partout dans le monde, les affrontements qui se multiplient font chaque jour la démonstration que l’insécurité se joue des frontières. La « défense » d’un Pays s’exerce à coup de projections certes mais également et surtout par un contrôle vigilant et sérieux du Territoire. S’il y a une « idée forte » qui réunit une majorité de français, c’est bien celle-là !
Si par malheur une épreuve de cette nature et à une échelle importante devait nous être réservée que faudrait-il faire ? … Ouvrir « un débat » bien entendu !! Mais ensuite ?