Lettre adressée au Président de la République par un groupe de présidents de catégorie surnommé « LES MOUSQUETAIRES »

Lettre adressée au Président de la République par un groupe de présidents de catégorie surnommé « LES MOUSQUETAIRES »

Monsieur le Président,

Nous sommes quelques uns de ces sous-officiers (gradés et gendarmes) qui avons été élus par nos pairs afin de les représenter au titre de président de catégorie. Bien connus de la direction générale de la gendarmerie nationale, nous sommes aujourd’hui appelés « les Mousquetaires ».

Monsieur le Président, nous avons décidé de prendre la plume car nous savons que vous connaissez parfaitement la Gendarmerie que vous avez beaucoup soutenue et aidée lors de vos précédentes fonctions. Croyez bien que nous sommes fiers de servir la France dans les rangs des sous-officiers de la gendarmerie nationale. Cette arme au passé glorieux dont le concept original et l’utilité sont toujours reconnus et pris en exemple.

Comme bon nombre de nos camarades et de nos concitoyens, nous ne voudrions pas qu’un si bel outil soit dénaturé. Pire encore, nul ne peut raisonnablement souhaiter que cette institution séculaire puisse être inexorablement conduite à sa perte pour la seule raison que nul n’aura voulu décider d’une nécessaire et salutaire mise à plat des problèmes.

Nous voudrions tant développer notre argumentaire mais, vous le savez bien, à l’aube du troisième millénaire le simple fait d’être GENDARME implique encore la négation d’un des droits élémentaires de tout citoyens, celui de pouvoir s’exprimer. Sur ce point, après réflexion en sachant ce qui se fait dans les autres grands pays européens, nous pensons que cette obligation de réserve est pour le moins fâcheuse, voire même obsolète. Nous sommes convaincus que « DIRE LA VERITE, C’EST AGIR POUR LA PAIX ».

Aussi, vous n’êtes pas sans savoir qu’un début de « grogne » s’est propagé chez les gendarmes lors de la dernière campagne électorale. Avec d’autres, nous avons oeuvré pour apaiser ce mouvement revendicatif naissant au motif que le moment était mal choisi.

Il n’empêche que bon nombre des doléances restent légitimes et c’est pour cette raison que nous avons à coeur de porter à votre connaissance les difficultés quotidiennes auxquelles les personnels de la gendarmerie sont confrontés.

Tel est le but de cette lettre ouverte que nous publions dans le journal « L’ESSOR DE LA GENDARMERIE », premier journal indépendant de la Gendarmerie, auquel vous avez apporté des éclaircissements quant à vos actions futures en matière de lutte contre l’insécurité. Ces éclaircissements, nous devons le souligner, nous donnent globalement satisfaction. Nous insistons simplement sur le fait que les gendarmes n’acceptent plus d’être moins bien considérés que leurs homologues de la Police Nationale et que, par conséquent, ils souhaitent bénéficier d’une Loi organique complétée par une grille spécifique qui tienne compte des servitudes de leur métier.

Oui Monsieur le Président, au même titre que le policier possède un statut qui lui est propre, notamment depuis la Loi de 1995, donnez nous ce véritable statut du Gendarme. Nous pensons que les gendarmes le méritent car ces militaires sont motivés et cherchent à améliorer leurs résultats. Ils admettent pleinement le concept qu’il faut travailler plus pour gagner davantage, mais encore faut-il que les efforts déployés soient reconnus sur les plans de la considération et de la rémunération, ce qui ne semble pas être le cas actuellement. Trop de nos camarades sont soumis à des pressions, parfois insoutenables.

En parallèle, nous pensons qu’il serait juste que nos camarades appartenant au corps de soutien technique et administratif de la gendarmerie bénéficient des mêmes règles de gestion que celles qui sont appliquées aux personnels de la gendarmerie afin d’éviter les ruptures dans la cohésion de l’Institution.

Soumis au statut militaire que nous voulons conserver, nous avons besoin que nos organismes de concertation soient valorisés de telle façon que nous puissions mieux exprimer nos attentes et exposer nos revendications éventuelles.

En effet, trop souvent nous n’avons obtenu que des promesses qui n’ont pas été tenues et, par le passé, seuls les mouvements inspirés par le désespoir ont permis d’obtenir les avancées indispensables à l’exercice de nos missions.

Nous profitons de cette occasion pour vous assurer de notre entier dévouement et de notre fidélité au service de l’Etat.

Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’hommage de notre profond respect.

« LES MOUSQUETAIRES » (Un groupe de présidents de catégorie)

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