Après les élections présidentielles : quelles armées ?

Un officier exprime sa révolte devant les prochaines dissolutions qui ne sont plus qu’un secret de polichinelle. On a besoin d’infanterie partout et on va fermer un régiment aussi prestigieux que le 3RPIMa. Sa vision de l’institution militaire pourra vous paraître idyllique. Elle a néanmoins le mérite d’exprimer la foi, l’espérance d’un cadre militaire dans son pays et dans son armée.

Elle n’exclut pas les critiques et la recherche d’une amélioration permanente du fonctionnement des armées.

La rédaction de l’Adefdromil

J’ai connu la division modèle 84, le rideau de fer et la conscription, le treillis Satin 300 et les dernières JEEP…

Et j’ai vu le format des armées se réduire et se réduire encore, au gré des gouvernements et des restrictions budgétaires, peau de chagrin.

Toujours cherchant à faire mieux avec moins, les états-majors ont « mouliné » pour mettre en oeuvre des réformes qui tentaient toujours de sauvegarder l’essentiel.

A faire le mieux possible avec ce qu’on avait, typiquement français.

Et toujours aujourd’hui, les armées projètent aux « quatre coins du globe » des milliers d’hommes, pour des périodes de quatre ou six mois.

Notre Institution participe aussi à la dissuasion anti-terroriste tous les jours dans le métro parisien, les gares, les aéroports…VIGIPIRATE…

Enviés par nos alliés, cités en exemple, respectés grâce à leur éthique, leurs savoir-faire et leur matériel. Partout présents.

Notre Institution, en tant qu’administration qui marche, est visitée semble t’il par les énarques. Parce qu’au sein du ministère de la défense, on maîtrise les effectifs, on contrôle l’emploi du budget… ce qui permet d’autant plus facilement de les réduire.

Notre Institution a appliqué brillamment mais difficilement les derniers critères de gestion.

Il faut bien avouer que la défense ne se gère pas comme une entreprise privée.

Notre Institution a mis fin – temporairement… – à la circonscription et s’est entièrement professionnalisée.

Dans le même temps face à des contraintes budgétaires extrêmement serrées, elle est parvenue à garantir les projections alors que la maintenance du parc de véhicules était au plus mal.

Faute de budget suffisant.

Notre Institution recrute 30000 jeunes par an dont une grande majorité n’est pas ou peu qualifiée.

Elle donne à ces jeunes un métier, de soldat, un toit, un revenu, un cadre moral, une hygiène de vie et parfois une famille.

Et lorsque le contrat s’achève, le soldat rejoint la vie civile après un stage de reconversion, ce qui ne le laisse pas sans emploi (Jalousée ?).

Toujours sous contrat ou avec des limites d’âge strictes.

Notre Institution socialise un peu plus chaque jour des jeunes qui n’ont plus de repère, plus le goût de l’effort, plus de respect.

Notre Institution réinvestit une grande partie du budget qu’on lui accorde dans la formation des élites intellectuelles de notre pays et dans la recherche scientifique.

Mais notre Institution ne descend pas (ou exceptionnellement) dans la rue.

C’est la « Grande Muette ».

C’est plus facile de taper dessus, elle ne se plaint pas.

Aujourd’hui, elle a de la peine à expédier 2000 soldats au LIBAN.

En 2007, chacun des principaux candidats a bien l’intention de se servir du budget de la défense pour financer ses promesses électorales.

Au prix de quelques « coûteux régiments ».

C’est dramatique.

La seule Institution qui fonctionne convenablement, qui conserve aujourd’hui un sens de l’Etat, de la France ; qui prépare avec rigueur un avenir pour nos jeunes, qui reste capable de socialiser les fauves des banlieues ; l’Institution où vous trouvez des hommes et des femmes oeuvrant dans le respect de l’autre capables de partir loin de leur famille exercer leur métier, leurs responsabilités pour des salaires somme toute modiques.

C’est sur cette Institution qu’on va à nouveau taper…

J’espère que le révélateur libanais sera utile.

Que nos candidats à la présidentielle réagiront avant de couper une nouvelle branche.

Pour la survie des capacités de défense de la France.

Pépé Gaston

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